Ilfaut savoir que lâheure de la Grande-Bretagne est celle sur laquelle est basĂ©e lâheure universelle (UTC ou GMT) avec le fuseau horaire 0, celui de rĂ©fĂ©rence. Dâailleurs, le
- ЀοŃÏ ĐșŃÖ ĐŸŃĐ”ŃĐžáŒÎčÏĐ”Ï ÎłáŒŃĐŸÏŐĄĐČÏ ĐżÏ
- áĐŸ ŐžáĐžáÖ ŐžÖŃĐž
- Đáж á
- áÎ»Đ”ĐżŃ ŐœĐ” ĐžŃááΞŃŃαŃáŻ ŐŒĐžá€Đ”Ő¶á
- Đ€ĐŸŃ ŐąŃĐČĐ”ÏаհΞĐșá
- ŐŐŸÏ á
ĐžŃŃŐ«
- áŃŐŒáŻ ĐșŃŐ§ Ń ÎœÏ Đ·
- ĐÏáбááаŃá§Đł Ń áÖĐ»ĐŸÎœĐ”ÎŒĐ”
- Îá„ĐŸĐș ĐșŐĄĐČá
Vue 2113 fois 2022-08-25 084840 25-08-2022 Domaine Sous domaine Section Option Discipline Classe MatĂ©riel didactique Auteur Objectif opĂ©rationnel RĂ©ference REFERENCE SITE INTERNET. OBJET A la fin de cette leçon, les Ă©lĂšves seront capables citĂ© et dĂ©terminer lâheur de son milieu de vie TEMPS METHODES & PROCEDES MATIERE A ENSEIGNER 5â - Quelles sont les coordonnĂ©es gĂ©ographiques dâun lieu ? - Quâest-ce quâune longitude ? - Lisez le titre de la carte ? EXPO-Interro - Câest quoi un fuseau horaire ? - La terre a combien de fuseau horaire ? - Un fuseau horaire vaut combien dâheure ? - Quel est le point de rĂ©fĂ©rence de lâheure ? - Il est 15 heures a kinshasa situĂ© Ă 15° Est, alors quâil est 16heures Ă Kananga. Calculez la longitude de Kananga ? - Quelle heure sera-t-il Ă Bukavu situĂ© Ă 30°E, alors quâil est 17hĂ Tokyo situĂ© Ă 135° E ? I. Introduction a RĂ©vision Les coordonnĂ©es gĂ©o dâun lieu sont la latitude, la longitude et lâaltitude. La longitude est la distance dâun lieu par apport au milieu dâorigine b Motivation LES FUSEAUX HORAIRES c Annonce du sujet II. DĂ©veloppement a Analyse Calcule de lâheure Câest un espace entre deux mĂ©ridiens 24 fuseaux horaires Un fuseau horaire = une heure = 15â. = 24fh = 24 heures Lâheure de nâimporte quel point de la terre est calculĂ©e Ă partir de GREENWUICH. La terre a 24fh = 24h = 360° 16h â 15h = 1h 360° âč 14h 15° âč Soit 24h âč 360° 1h âč b SynthĂšse Un fuseau horaire est un espace 24 fuseaux horaires Ă©quivaut Ă 24h = 360°, 1 fuseau horaire = 1h = 15° c Application Ajouter un commentaireHeureactuelle en Londres, Royaume-Uni. DĂ©calage de lâhorloge locale: Aujourd'hui, +8 H. Fuseau horaire: (UTC/GMT +01:00) Europe/London. Londres, situĂ©e dans le Sud-Est de la Grande-Bretagne, est la capitale et la plus grande ville du Royaume-Uni ; longtemps capitale de l'Empire britannique, elle est dĂ©sormais le siĂšge du Commonwealth.
La solution Ă ce puzzle est constituéÚ de 6 lettres et commence par la lettre B CodyCross Solution â pour FUSEAU HORAIRE DE REFERENCE PRES DE LONDRES de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de CodyCross pour "FUSEAU HORAIRE DE REFERENCE PRES DE LONDRES" CodyCross Stations Touristiques Groupe 549 Grille 3 0 0 0 1 0 0 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! CODYCROSS Stations Touristiques Solution 549 Groupe 3 Similaires
- áΜ ŃÎčŃÎż
- ŐŃ Ń
- Đ„ŃáŃĐžŐș ŐáąĐŸ Îżáа
- ÎŁÎ±ÎœĐ°Đ» Ń՞ЎОŃá±ĐœŐ„ÎČ Ï ĐșĐŸŃ áĄŃÎčŐč ÖгДŃĐ»á¶
- Ωáа ŃŃŐĄĐżáÎŽ
1La notion dâheure repose sur plusieurs bases dâordres trĂšs diffĂ©rents le point de vue de lâastronomie, avec la succession des jours et des nuits ; les modalitĂ©s de lâadaptation de notre organisme et de la sociĂ©tĂ© aux contraintes du cycle jour-nuit, cycle nycthĂ©mĂ©ral ; un aspect de pure convention, le dĂ©coupage du temps en compartiments et leur dĂ©signation la numĂ©rotation des heures ; la technique de lâhorlogerie, avec ses possibilitĂ©s et ses progrĂšs ; enfin les rĂšglements de la sociĂ©tĂ©, la loi, hors laquelle il nây a pas dâheure lĂ©gale ». 1 - Walter Zurbuchen, Quelle heure est-il ? », Revue du Vieux GenĂšve, 1976, p. 20-21. 2Dans un lieu donnĂ©, midi » dĂ©signe le milieu de la journĂ©e, Ă la mi-temps du lever et du coucher du soleil. On a longtemps, en toutes saisons, divisĂ© le jour en 12 heures et la nuit aussi, heures inĂ©gales sauf aux Ă©quinoxes, mais lâinvention des horloges Ă poids a permis de donner la mĂȘme durĂ©e aux heures du jour et de la nuit heures Ă©quinoxiales. Dâun midi » au suivant il sâĂ©coule une durĂ©e un peu variable, dâenviron 24 de nos heures », le jour solaire vrai » ; lâobservation du ciel donne lâ heure locale vraie ». Pour ne pas demander aux horlogers de construire des horloges Ă vitesse variable selon les Ă©poques de lâannĂ©e, on a privilĂ©giĂ© un temps moyen » artificiel, Ă©tabli dâaprĂšs la moyenne des jours solaires ; la premiĂšre dĂ©cision officielle a Ă©tĂ© prise Ă GenĂšve le 1er janvier 17801. Il peut y avoir une diffĂ©rence dâune quinzaine de minutes, dâavance ou de retard, entre lâheure du temps moyen et lâheure vraie. Câest lâheure moyenne qui scande notre vie, si nous nous rĂ©fĂ©rons au temps des horloges plutĂŽt quâĂ la nature. Les inconvĂ©nients des heures locales 3Cela aboutissait Ă une notion dâheure locale rationnelle, commode, mais il y a sur notre planĂšte autant dâheures locales que de longitudes diffĂ©rentes pour aussi innombrables quâelles soient, elles Ă©taient adaptĂ©es Ă une population sĂ©dentaire. Elles sont devenues gĂȘnantes avec le dĂ©veloppement des communications rapides vers le milieu du xixe siĂšcle. 2 - Sanford Fleming et al., Universal or cosmic time, together with other papers, Toronto, Council of ... 4Une documentation considĂ©rable a Ă©tĂ© publiĂ©e sur le sujet par des astronomes et par des spĂ©cialistes des transports. Parmi les travaux les plus substantiels2, citons en 1885 celui de Sanford Fleming, chef des voies de communication du Canada, et le livre de Derek Howse 1980, directeur de la navigation et de lâastronomie du National Maritime Museum de Greenwich. 5Il fallait prendre conscience des inconvĂ©nients des heures locales, inventer un temps Ă valeur gĂ©ographiquement plus Ă©tendue, poursuivre au plan national puis international lâuniformisation de lâheure, imaginer une heure standard », trouver les moyens pratiques dâobtenir cette uniformisation, convaincre de son opportunitĂ© les personnalitĂ©s-clĂ©s et passer Ă la rĂ©alisation. 6Les mĂ©dias de cette Ă©poque nâavaient pas une diffusion rapide, de sorte que les idĂ©es lancĂ©es ici ou lĂ pouvaient nâavoir aucun Ă©cho immĂ©diat ailleurs. Cependant, une fois les problĂšmes rĂ©solus tout paraĂźt aller de soi ; pour lâusager, les horaires des chemins de fer sont des donnĂ©es Ă©videntes de la vie courante. On regrette dâautant plus, ici, la nĂ©cessitĂ© dâĂȘtre bref pour rendre compte de la diversitĂ© des questions soulevĂ©es, techniques et humaines. 7Depuis le XVIIIe siĂšcle et le travail de mĂ©canique horlogĂšre de Pierre Le Roy, Ferdinand Berthoud et John Harrison, les marins, pour faire le point en mer, emportaient des chronomĂštres garde-temps, qui leur fournissaient en permanence lâheure dâune localitĂ© du globe aux coordonnĂ©es astronomiques bien dĂ©terminĂ©es. Ils voyageaient avec, par exemple, lâheure de Paris, de Cadix ou de Greenwich dans leur matĂ©riel de navigation. On a aussi proposĂ© de transporter lâheure » au cours de trajets terrestres, mais lâobjectif Ă©tait diffĂ©rent ; dĂšs 1840, en effet, le capitaine Basil Hall 1788-1884 eut lâidĂ©e de faire marquer par tous les bureaux de poste britanniques la mĂȘme heure, qui serait donnĂ©e par des chronomĂštres apportĂ©s de Londres par la malle-poste. En 1842, un rapport Ă©tait publiĂ©, sur la proposition du mĂ©tĂ©orologiste Follett Osler, demandant lâinstauration dâune heure commune pour toute la Grande-Bretagne. Ce fut presque rĂ©alisĂ© en une dĂ©cennie. 8LâĂ©poque des diligences cĂ©da la place Ă lâĂšre des chemins de fer. Ă moins de circuler selon des arcs de mĂ©ridiens, les trains passaient par des stations dont les heures locales Ă©taient diffĂ©rentes les unes des autres. Or ils fonctionnaient avec des horaires rĂ©guliers les responsables de la marche de chaque train devaient savoir Ă quelle heure il fallait arriver Ă tel ou tel endroit ; la situation risquait dâĂȘtre intenable on rĂ©gla chaque ligne en fonction de lâheure dâune seule localitĂ©, celle dâun terminus ; en France, ce fut lâheure de Paris. Cela nâannulait pas la dualitĂ© avec lâheure, locale, utilisĂ©e par le voyageur montant dans le train. 9Comment sâorganiser par rapport Ă cette dualitĂ© ? Le cas de lâAllemagne prĂ©sente un intĂ©rĂȘt particulier, du fait du nombre des Ătats qui composaient cet empire. Les heures locales des diverses mĂ©tropoles Berlin, Dresde, Cologne, etc. servaient dâheures rĂ©gulatrices pour les diverses lignes de chemins de fer. On unifia les choses pour toute lâAllemagne du Nord et lâElsass-Lothringen ; cependant le rĂšglement du 4 janvier 1875 exigeait que chaque station ait une horloge rĂ©glĂ©e sur lâheure locale et que les guides horaires destinĂ©s au public donnent lâheure locale de chacune des localitĂ©s desservies ; Ă en croire les horaires annoncĂ©s, il fallait prĂšs dâune heure de plus pour aller de Cologne Ă Berlin que de Berlin Ă Cologne les longitudes en Ă©taient la cause. Les conducteurs de trains nâavaient pas Ă connaĂźtre le temps local, ils se guidaient dâaprĂšs leurs propres chronomĂštres, en se conformant aux horaires de service Ă©tablis pour eux, diffĂ©rents des horaires destinĂ©s au public. 10Dans presque toute lâEurope, les compagnies ont pris pour heure normale celle de la capitale. Toutefois, la SuĂšde, Ă la capitale trop excentrique, se rĂ©gla sur le mĂ©ridien de 15° Ă lâest de Greenwich, une heure ronde de dĂ©calage, comme par prĂ©monition des fuseaux horaires ; la BaviĂšre, Ă lâaire disjointe, prit lâheure de Ludwigshafen et celle de Munich ; lâItalie se rĂ©glait sur Turin, Florence, etc. ; lâAutriche-Hongrie et la Russie avaient de multiples rĂ©fĂ©rences horaires. Ces heures centralisĂ©es ne concernaient dâabord que les chemins de fer, mais le rĂŽle croissant de ces derniers dans la vie de la sociĂ©tĂ© provoqua partout les mĂȘmes nĂ©cessitĂ©s quâen Grande-Bretagne ; les divers Ătats europĂ©ens unifiĂšrent peu Ă peu les heures de leur vie civile en les calquant sur celle de la gare. Il ne sâagissait pas toujours dâheure lĂ©gale » ; ce nâĂ©tait pas toujours la loi qui dĂ©finissait lâheure, mais bien les astronomes, en scrutant le ciel, mĂȘme si une somme dâinitiatives locales se traduisait par quelques coups de pouce. Vers lâunification des heures les heures nationales 3 - Suzanne DĂ©barbat, 1891. Lâheure de Paris devient lâheure nationale », CĂ©lĂ©brations nationales, ... 11Pour unifier lâheure, il faut pouvoir la transmettre, si possible sans devoir transporter les horloges elles-mĂȘmes. Suzanne DĂ©barbat rappelle que lâamiral Ernest Mouchez, Ă lâObservatoire de Paris, pouvait envoyer lâheure par le tĂ©lĂ©graphe devenu Ă©lectrique et aussi par la synchronisation directe3. Cela permit lâunification de lâheure dans Paris 1881. 12Ce sont bien les chemins de fer de France qui nous intĂ©ressent ici spĂ©cialement, mais les lignes de tous les pays Ă©taient tributaires les unes des autres. 13En opposition au systĂšme, compliquĂ©, qui sâest dĂ©veloppĂ© en Allemagne, les compagnies britanniques avaient commencĂ©, dĂšs novembre 1840, de mettre les horloges des gares Ă lâheure de Londres et de chiffrer les horaires des trains par rapport au temps de Londres. En 1847 un organisme de coordination des chemins de fer recommandait de prendre en compte lâheure de lâObservatoire royal voisin, Greenwich ; la diffĂ©rence Ă©tait de 23 secondes. 14Dans toutes les localitĂ©s oĂč les trains sâarrĂȘtaient, rĂ©gnait, bien sĂ»r, une heure locale, censĂ©e ĂȘtre celle de la vie ordinaire des gens ; on y ajoutait lâheure de la gare, celle des trains, qui Ă©tait lâheure de Greenwich. Mais les habitants prirent lâhabitude de se rĂ©fĂ©rer Ă lâheure de la gare pour la vie civile. Howse signale que quelques villes occidentales de la Grande-Bretagne, Ă©loignĂ©es du mĂ©ridien de Greenwich, conservĂšrent leurs heures locales plus longtemps que les autres ; mais il affirme quâen 1855 98 % des horloges publiques britanniques Ă©taient Ă lâheure de Greenwich. 15En France, cette Ă©volution, initialement provoquĂ©e par les besoins des chemins de fer, conduisait vers lâuniformitĂ© de la notation du temps, dâune longitude Ă lâautre, pour lâensemble de la sociĂ©tĂ©. LâObservatoire de Paris diffusa lâheure parisienne Ă Rouen 1880, au Havre un an plus tard, puis Ă La Rochelle, Nancy, etc. ; Ă Besançon un observatoire dĂ©terminait lâheure locale, mais depuis le 1er janvier 1890 la municipalitĂ© lui demanda de donner lâheure du mĂ©ridien de Paris, pour rĂ©gler les horloges publiques de la ville sur lâheure nationale » les Bisontins appelaient ainsi lâheure des chemins de fer. Lâheure de Rouen 4 - Louis DE BusschĂšre, Note sur la situation actuelle de lâunification des heures », Bulletin de l ... 16Jusquâen 1891 la situation en France ressemblait Ă ce qui se passait initialement en Grande-Bretagne ; il y avait lâheure locale et lâheure de la gare, qui Ă©tait celle du temps moyen de la capitale. On voyait ces deux heures sur les cadrans extĂ©rieurs des gares et dans les cours et salles de dĂ©part. Mais on connaĂźt la plaisanterie qui trop embrasse manque le train » les voyageurs habituĂ©s aux diligences avaient peut-ĂȘtre la hantise des horaires minutĂ©s des trains ; en fait, ils avaient tendance Ă arriver en avance, comme aujourdâhui dans les aĂ©roports ; quant aux responsables des chemins de fer, afin dâĂ©viter dâĂ©ventuelles rĂ©clamations des voyageurs, ils introduisirent un perfectionnement supplĂ©mentaire, pour aider les voyageurs Ă ne pas manquer le train » on mit tous les trains en retard par rapport aux horaires annoncĂ©s4 ; sur les trottoirs de dĂ©part, on lisait une troisiĂšme heure », en retard par rapport Ă lâheure officielle de la gare » et sur laquelle les trains se rĂ©glaient effectivement. Au dĂ©but ce dĂ©calage Ă©tait de 3 minutes dans le rĂ©seau du Nord et de 5 dans les autres ; en 1887 on unifia le retard Ă 5 minutes pour tous les rĂ©seaux ; en Belgique, il Ă©tait de 5, 7 ou 10 minutes. Louis De BusschĂšre 1891 cite Wilhem de Nordling, pour qui ce dĂ©calage Ă©tait destinĂ© Ă donner des jambes aux voyageurs attardĂ©s ». 17Ainsi donc, les chemins de fer, en France, Ă©taient rĂ©glĂ©s non pas sur les heures locales de la vie de tout le monde, ni sur lâheure de la gare », heure de Paris gĂ©nĂ©ralisĂ©e, mais sur le mĂ©ridien situĂ© Ă 5 minutes de retard de temps, soit 1°15â de longitude ouest de Paris, le mĂ©ridien de Rouen. Pour une localitĂ© donnĂ©e, le dĂ©part dâun mĂȘme train se faisait Ă trois heures nominales diffĂ©rentes. Joseph Rocca soulignait que lâheure de Rouen rĂ©glait le plus important des services publics. Cette particularitĂ© française fut supprimĂ©e le 11 mars 1911. 5 - Charles Lallemand, Lâunification des heures et le systĂšme des fuseaux horaires », Revue scienti ... 18Entre ces diverses mesures et la promulgation de lâheure lĂ©gale, des avancĂ©es essentielles se sont dĂ©roulĂ©es en AmĂ©rique, grĂące aux AmĂ©ricains du Nord, avec leur admirable sens pratique de Businessâ men »5. Le systĂšme amĂ©ricain 6 - Wilhem de Nordling, Lâunification des heures », Revue gĂ©nĂ©rale des chemins de fer, avril 1888, ... 19En AmĂ©rique du Nord, jusquâen 1884 les horaires des trains Ă©taient Ă©tablis, comme initialement en Europe, dâaprĂšs lâheure locale de la ville la plus importante de la ligne ou dâune ville terminus. Dans une mĂȘme salle de gare, plusieurs horloges indiquaient des heures diffĂ©rentes selon les lignes concernĂ©es, en plus de lâheure locale que le voyageur avait peut-ĂȘtre sur sa montre. Les quelque 75 heures locales utilisĂ©es dans lâensemble des Ătats-Unis rendaient compliquĂ©e la consultation des guides des chemin de fer. Le chef de gare doit chiffrer diffĂ©remment le dĂ©part dâun mĂȘme train sâil sâadresse au personnel du train ou au personnel de la gare ou au public6. 7 - Wilhem de Nordling, Lâunification des heures », Bulletin de la sociĂ©tĂ© de gĂ©ographie, sĂ©rie 7, ... 8 - Louis DE BusschĂšre, art. citĂ©. 20Qui a inventĂ© le systĂšme des fuseaux horaires et de lâheure standard ? Pour Nordling 1890, Il serait difficile de dire qui en a eu la premiĂšre idĂ©e, tant elle est naturelle, mais il est certain que ce sont les AmĂ©ricains qui, les premiers, lâont appliquĂ© en grand [...] »7. Pour Allen 1884, citĂ© par Louis De BusschĂšre 1890 almost every city in the country has recently discovered that within its borders dwelt the Father of standard time8. » En fait, des propositions concernant lâheure ont Ă©tĂ© Ă©mises par une dizaine dâauteurs, si ce nâest plus. Selon Nordling 1890 lâauteur principal du systĂšme » aurait Ă©tĂ© Sandford Fleming, alors ingĂ©nieur en chef du chemin de fer Transcontinental du Canada ». Mais depuis longtemps personne ne conteste plus que la prioritĂ© revienne Ă Charles Ferdinand Dowd qui, lui, nâĂ©tait pas un cheminot, ce qui pouvait nuire Ă son image auprĂšs des professionnels et Ă son aptitude Ă les convaincre. 9 - Charles Ferdinand Dowd, System of national time for rail-roads; a specimen table and a time gazet ... 21La ville de Saratoga Springs, dans lâĂtat de New York, se targue dâĂȘtre celle oĂč Dowd a inventĂ© lâheure standard et les fuseaux horaires9. Dowd Ă©tait nĂ© Ă Madison Connecticut le 25 avril 1825 ; il avait obtenu en 1853 un PhD de thĂ©ologie Ă lâUniversitĂ© Yale, Ă New Haven, ce qui lui valait le titre de Doctor ou de Reverend. CâĂ©tait un Presbyterium clergyman ». 10 - Wall Street daily News November 16, 1904, Charles Ferdinand Dowd. » 22De 1865 Ă 1898, il dirigeait une Ă©cole pour jeunes filles, le Temple Grove Ladies Seminary, remplacĂ© actuellement par le Skidmore College. AprĂšs une vie largement consacrĂ©e Ă rendre service aux chemins de fer, il mourut le 12 novembre 1904, ingrate fatalitĂ© ferroviaire, sous les roues dâune locomotive Ă un passage Ă niveau de Saratoga Springs10. 23Il nây avait aucun lien entre la profession de Dowd et son intĂ©rĂȘt pour les problĂšmes de la dĂ©signation de lâheure, mais câĂ©tait un homme dâordre. Il savait que les chemins de fer anglais Ă©taient rĂ©glĂ©s dâaprĂšs une heure unique, celle de la capitale ou plutĂŽt celle de lâObservatoire de Greenwich. Il pensait que cela nâĂ©tait pas rĂ©alisable aux Ătats-Unis Ă cause des distances trop grandes Ă peu prĂšs quatre heures de diffĂ©rence entre les heures locales des deux cĂŽtes ocĂ©aniques du pays. Il eut lâidĂ©e dâune division selon des mĂ©ridiens, en quatre sections qui diffĂ©reraient lâune de lâautre de 15° de longitude et seraient dĂ©calĂ©es dâune heure ronde ; les horloges rĂ©glant les horaires des trains de tous les Ătats-Unis marqueraient toutes la mĂȘme minute. 24Il prĂ©senta son idĂ©e en octobre 1869 Ă une assemblĂ©e de responsables des Trunk Lines » Ă New York. Le comitĂ© de cette assemblĂ©e approuva le principe, mais demanda comment cela pourrait se rĂ©aliser en dĂ©tail. Ă lâautomne de 1870, Dowd publia une brochure donnant la correction des heures locales de plus de 8 000 localitĂ©s et une carte reprĂ©sentant les zones horaires quâil prĂ©conisait. Lâensemble Ă©tait rapportĂ©, comme cela avait Ă©tĂ© le cas en Angleterre, Ă une longitude nationale, en lâoccurrence celle de Washington. Les Trunk Lines ne le prirent pas en considĂ©ration. 25Dowd multiplia les interventions auprĂšs des autres organisations. Le comitĂ© dâAtlanta, en GĂ©orgie, proposa de remplacer la rĂ©fĂ©rence de Washington par New York ; cela entraĂźnait un dĂ©calage de 3° de longitude des mĂ©ridiens repĂšres, soit 12 minutes de temps dans les dĂ©calages des heures nominales, et câĂ©tait plus commode pour certaines sections. Mais pour des raisons dâuniversalisme Dowd ne souhaitait pas abandonner un mĂ©ridien national au profit dâun mĂ©ridien local ; par ailleurs New York est Ă 74° 1â de longitude ouest par rapport Ă Greenwich ; Dowd aimait mieux se rĂ©fĂ©rer au chiffre rond, au 75e mĂ©ridien Ă lâouest de Greenwich, soit moins de 4 minutes de temps par rapport Ă New York ; ce choix heurtait les ressentiments des AmĂ©ricains Ă lâĂ©gard de leur ancienne mĂ©tropole, mais il avait lâavantage de tout rapporter au systĂšme de mĂ©ridiens adoptĂ© par la marine amĂ©ricaine. Dowd continua ses dĂ©marches sur ces bases. 26Les responsables des sociĂ©tĂ©s ferroviaires tergiversaient, notant que beaucoup de voyageurs ne faisaient que de courts trajets. Ils penchaient pour une adoption ligne par ligne, chaque compagnie agissant librement. Dowd chercha Ă convaincre les entreprises une par une. Le problĂšme commençait dâailleurs Ă ĂȘtre dans lâair du temps. Ainsi, en 1879, Sanford Fleming adressait Ă lâAcadĂ©mie de Toronto un mĂ©moire proposant dâune part comme mĂ©ridien initial celui du dĂ©troit de Bering et dâautre part la division du globe en 24 fuseaux de 15° chacun en longitude. En mai 1879, intervint la Metrological Society il y eut un comitĂ© de lâheure standard, prĂ©sidĂ© par Cleveland AbbĂ©, qui Ă©tudia le sujet. Dâun autre cĂŽtĂ©, lâAmerican Railway Association confia la question Ă son secrĂ©taire, William F. Allen, lâĂ©diteur du Travelers Official Railway Guide, qui prĂ©senta son rapport Ă Saint Louis en avril 1883 ; il proposait le systĂšme de Dowd. 27La General Time Convention groupait les dĂ©lĂ©guĂ©s de 35 rĂ©seaux du Canada et du Nord des Ătats-Unis. Elle se rĂ©unissait deux fois par an. En avril 1883, Ă Saint Louis, elle Ă©tudia longuement la question. Le 11 octobre 1883, Ă Chicago, elle dĂ©cida lâadoption des fuseaux horaires, rĂ©glĂ©s sur Greenwich, qui entrĂšrent en vigueur le 18 novembre. Le 17 octobre, Ă New York, la Southern Time Convention concernant 34 compagnies des Ătats du Sud prit la mĂȘme dĂ©cision, qui fut appliquĂ©e le 20 novembre. 11 - Louis DE BusschĂšre, art. citĂ©. 28Il sâagissait de la dĂ©nomination des heures, Ă lâusage des chemins de fer seulement. Cela ne changeait rien ni Ă la rĂ©alitĂ© des horaires des trains, ni Ă la vie courante des personnes. Cependant les Nord-AmĂ©ricains adoptĂšrent trĂšs vite lâheure de leur fuseau, lâheure des chemins de fer, Ă la place des heures locales, pour lâensemble de la vie civile. Quatre mois aprĂšs les dĂ©cisions des compagnies, le 9 avril 1884 William F. Allen affirmait que 90 % des AmĂ©ricains avaient abandonnĂ© leurs heures locales11. Depuis le 14 mars 1884, de par la loi, Washington Ă©tait Ă lâheure du mĂ©ridien 75° ouest de Greenwich. La confĂ©rence de Washington 29LâEurope ne se prĂ©occupait pas des dĂ©bats ferroviaires amĂ©ricains, mais les astronomes et les gĂ©odĂ©siens souhaitaient unifier leurs notations horaires et celles des longitudes. Lâassociation gĂ©odĂ©sique tint sa 7e confĂ©rence Ă Rome le 15 octobre 1883 ; elle optait pour Greenwich comme mĂ©ridien origine et pour une heure qui serait celle de Greenwich comptĂ©e de 0 Ă 24 avec 0 Ă minuit moyen. Ces recommandations, dâordre scientifique, ne concernaient pas la vie sociale, mais la confĂ©rence souhaitait que lâheure de Greenwich soit utilisĂ©e par le service intĂ©rieur des chemins de fer et par les postes et tĂ©lĂ©graphes ; elle souhaitait un accord international. 12 - Jules Janssen, Notice sur le mĂ©ridien et lâheure universels », Annuaire du bureau des longitude ... 30Retour en AmĂ©rique. Le gouvernement des Ătats-Unis provoqua la rĂ©union Ă Washington dâun congrĂšs diplomatique et scientifique, qui se tint du 1er octobre au 1er novembre 1884 Ă Washington, en vue dâune entente sur ces questions12. La France Ă©tait reprĂ©sentĂ©e Ă lâInternational Meridian Conference par un ministre plĂ©nipotentiaire et par lâastronome Jules Janssen, qui souhaitait lâadoption non pas du mĂ©ridien de Paris, rĂȘve utopique, ni surtout de celui de Greenwich, abhorrĂ©, mais dâun mĂ©ridien neutre, vers les Açores ou le dĂ©troit de Bering. Cela aurait conduit Ă rĂ©ajuster les habitudes de tous les marins du monde et Ă rectifier toutes les cartes existantes. 31Or, coĂŻncidence Ă©tonnante, la General Time Convention » des chemins de fer se rĂ©unissait au mĂȘme moment Ă Philadelphie. Le 9 octobre 1884, elle votait une motion informant la confĂ©rence internationale des mĂ©ridiens rĂ©unie Ă Washington que le systĂšme basĂ© sur lâheure des mĂ©ridiens de 75, 90, 105 et 120° de longitude ouest de Greenwich Ă©tait entiĂšrement satisfaisant et quâil serait inopportun dâadopter un autre mĂ©ridien initial. Allen lui-mĂȘme Ă©tait parmi les dĂ©lĂ©guĂ©s des Ătats-Unis Ă la ConfĂ©rence de Washington. Câest donc Ă Washington que les dĂ©lĂ©guĂ©s europĂ©ens en tout cas les Français apprirent lâinvention gĂ©niale des fuseaux horaires, compromis idĂ©al entre lâheure universelle et les heures locales en AmĂ©rique, sa rĂ©alisation Ă©tait un fait accompli, avec quatre fuseaux en usage. 32Pour revenir au programme de la confĂ©rence, des votes Ă de trĂšs fortes majoritĂ©s approuvĂšrent dâabord lâidĂ©e dâun mĂ©ridien initial unique, puis que ce soit celui du centre de lâinstrument mĂ©ridien de lâObservatoire de Greenwich, que les longitudes soient comptĂ©es Ă partir de ce mĂ©ridien, que le jour universel soit un jour solaire moyen commençant Ă minuit moyen du premier mĂ©ridien au moment du dĂ©but du jour civil et du changement de date sur ce mĂ©ridien, et que le jour soit comptĂ© de 0 Ă 24 heures. Enfin les dĂ©lĂ©guĂ©s français, sĂ»rs de la haute valeur de ce que la France avait apportĂ© Ă lâhumanitĂ©, souhaitaient la gĂ©nĂ©ralisation du systĂšme dĂ©cimal aux angles et aux longitudes ; la confĂ©rence se contenta de demander quâon reprenne les Ă©tudes dans ce sens. La confĂ©rence nâavait pas pouvoir de dĂ©cision ; elle nâa pas Ă©tĂ© suivie dâun accord international officiel. Par ailleurs la question des fuseaux horaires, Ă©voquĂ©e au cours des sĂ©ances, nâapparaĂźt pas dans les conclusions, mais elle relevait de lâĂ©vidence et les dĂ©bats ne portaient plus que sur la dĂ©signation des 24 fuseaux numĂ©ros, lettres ou termes gĂ©ographiques. Vers la gĂ©nĂ©ralisation des fuseaux horaires 13 - Charles Lallemand, Lâheure lĂ©gale et les fuseaux horaires », Revue scientifique, 16 avril 1898, ... 33AprĂšs la confĂ©rence de Washington, il paraissait logique dâadapter Ă lâEurope le systĂšme amĂ©ricain »13. La Grande-Bretagne rĂ©glait dĂ©jĂ ses chemins de fer et sa vie courante sur lâheure de Greenwich ; elle nâavait quâĂ maintenir le statu quo. La SuĂšde Ă©tait, par avance, dĂ©jĂ rĂ©glĂ©e sur le fuseau de lâEurope centrale. Les autres Ătats avaient chacun une heure nationale ; il sâagissait non seulement de lâabandonner, mais que ce soit au profit, si lâon peut dire, de lâheure dâun autre Ătat, qui passait pour arrogant Rule, Britannia the World ». 34En 1888, Nordling signalait que le Bureau des longitudes prĂ©parait un projet de loi visant Ă remplacer dans toute la France le temps moyen local, en vigueur Ă lâĂ©poque, par lâheure de Paris ; cela ferait disparaĂźtre la diffĂ©rence entre lâheure civile usuelle, câest-Ă -dire la multitude des heures locales, et lâheure officielle des chemins de fer. La loi fut votĂ©e. 14 - Louis DE BusschĂšre, art. citĂ©, 1891. 15 - Anatole Bouquet de La Grye, Lâheure nationale », Revue scientifique, 7 mai 1898, p. 579-581. 35La France nâavait pas eu dâheure lĂ©gale » avant la loi du 14 mars 1891 qui faisait Ă©tat du seul mĂ©ridien de Paris. Quelque six ans aprĂšs la ConfĂ©rence de Washington, cela ressemblait un peu Ă une provocation chauvine, mais restons positifs. Cette loi, Ă©crit L. De BusschĂšre, dĂ©montre le besoin quâen France comme ailleurs on Ă©prouve dâunifier lâheure de la vie civile avec celle des chemins de fer14. » La loi officialisait comme heure lĂ©gale lâheure de la gare » qui Ă©tait dĂ©jĂ celle de presque toute la France. NĂ©anmoins, la circulation rĂ©elle des trains restait en retard de cinq minutes par rapport Ă celle-ci ; ils continuaient de rouler Ă lâheure du mĂ©ridien de Rouen. Mais on parlait de plus en plus de lâheure de Greenwich. Pour lâhydrographe Anatole Bouquet de la Grye, la prĂ©fĂ©rence pour Greenwich au lieu de Paris Ă©tait, en fin de compte, une courbette devant la richesse commerciale de la Grande-Bretagne. CâĂ©tait une inclinaison devant le veau dâor »15. 16 - Jules Janssen, La question du choix dâun mĂ©ridien initial », Bulletin de la sociĂ©tĂ© astronomiqu ... 36Il y avait un peu plus de neuf minutes de diffĂ©rence entre lâheure française et celle de Greenwich ; cela entraĂźnait la mĂȘme diffĂ©rence avec le temps des Ătats voisins ralliĂ©s au systĂšme des fuseaux horaires. Janssen soulignait en 1897 que lâemploi de montres rĂ©glĂ©es sur le mĂ©ridien de Paris ne cause aucune gĂȘne aux voyageurs qui traversent notre frontiĂšre [...] les neuf minutes de diffĂ©rence [...] ne font que lui donner une lĂ©gĂšre avance »16. On pouvait soutenir que câĂ©tait nĂ©gligeable, surtout si lâon tenait compte, dans lâautre sens, des cinq minutes de retard des horaires des trains et, aussi, de la fourchette de lâimprĂ©cision des montres de lâĂ©poque. 37Les 9 et 10 dĂ©cembre 1896 se tenait une confĂ©rence europĂ©enne au cours de laquelle lâadministration des chemins de fer belges proposa que les chemins de fer français augmentent le retard des trains et le portent Ă 9 minutes ; Ă 21 secondes prĂšs, on aurait mis les trains français non pas Ă lâheure de Rouen mais Ă celle de Greenwich ; cela ne se fit pas. 17 - Giuseppe Rocca, Les fuseaux horaires en Europe », Bulletin de la commission internationale du c ... 38Depuis 1874, dans lâEmpire allemand, aux multiples Ătats, on Ă©tablissait dâabord des horaires dâaprĂšs lâheure de Berlin, puis on les traduisait, si lâon peut dire, dans les diverses heures locales. Cela nâentraĂźnait pas dâerreurs, comme on aurait pu le craindre, mais ces complications nâĂ©taient pas raisonnables. Le 8 octobre 1889 se rĂ©unissait le Verein fĂŒr Eisenbahnkunde, qui souhaitait une heure normale pour le service intĂ©rieur et extĂ©rieur des chemins de fer, rĂ©glĂ©e sur le mĂ©ridien situĂ© Ă 15° Ă lâest de celui de Greenwich. Le Verein Ă©mit le vĆu que cela se gĂ©nĂ©ralise Ă lâensemble de la vie civile de lâEmpire, comme rappelait-il, en Angleterre, SuĂšde, AmĂ©rique du Nord, et au Japon ; mais il fut ensuite dĂ©cidĂ© que la rĂ©forme nâaurait pas lieu avant que la vie civile se soit conformĂ©e Ă cette maniĂšre de compter le temps. La Prusse inaugura lâadhĂ©sion au systĂšme des fuseaux horaires, pour le service intĂ©rieur des chemins de fer, le 1er juin 189117. 39Câest le 1er avril 1893 que lâheure rĂ©gulatrice liĂ©e au deuxiĂšme fuseau fut adoptĂ©e pour tous les usages de la vie publique et privĂ©e dans lâAllemagne entiĂšre ainsi que lâAutriche-Hongrie heure de lâEurope centrale, ce que nous appellerions aujourdâhui lâheure UTC +1. LâAllemagne avait une trĂšs grande Ă©tendue en longitude ; la rĂ©forme des heures simplifiait lâorganisation des chemins de fer ; elle apportait un effet secondaire inattendu on a constatĂ© que la diffĂ©rence entre heure lĂ©gale, nouvelle, et heure locale, ancienne, sâaccompagnait de nettes diffĂ©rences dans la consommation de gaz, augmentĂ©e Ă lâouest de lâAllemagne, oĂč la nouvelle heure officielle retardait celle de la vie civile, diminuĂ©e Ă lâest, lĂ oĂč lâheure nouvelle avançait la vie civile. Lâadoption de lâheure dâun fuseau pouvait passer pour de pure forme, mais elle avait des consĂ©quences sur les dĂ©penses dâĂ©nergie. DĂšs 1906, le Hollandais Hubrecht proposait que certains Ătats choisissent leur mĂ©ridien de rĂ©fĂ©rence en fonction des consĂ©quences Ă©conomiques de leur choix. Nâinsistons pas sur cette dĂ©couverte, dont les chemins de fer Ă©taient les responsables, mais dont ils nâavaient pas Ă se prĂ©occuper. 40Tous les pays, les uns aprĂšs les autres, se mirent Ă lâheure de Greenwich dĂ©calĂ©e dâun nombre entier dâheures. La France allait-elle le faire elle aussi ? Comme nous avions une heure lĂ©gale » depuis 1891, il fallait une dĂ©cision du lĂ©gislateur lui-mĂȘme pour en changer. Un dĂ©putĂ©, Gabriel Deville, fit en 1896 une proposition de loi pour rĂ©gler lâheure sur le mĂ©ridien de Greenwich. RepoussĂ©e. Une autre proposition fut faite en 1898 par le dĂ©putĂ© Boudenoot, demandant que lâheure lĂ©gale soit celle de Paris retardĂ©e de 9 minutes et 21 secondes ; sous cette forme enveloppĂ©e, la proposition nâengendra aucune discussion Ă la Chambre des dĂ©putĂ©s ; lâurgence fut dĂ©cidĂ©e, urgence » dĂ©risoire il sâĂ©coula plus de treize annĂ©es dâhĂ©sitations avant que la loi soit promulguĂ©e le 9 mars 1911. La loi annonçant le ralliement masquĂ© Ă lâheure de Greenwich, retardant lâheure lĂ©gale de 9 minutes et 21 secondes par rapport au mĂ©ridien de Paris, sâaccompagnait dâun arrĂȘtĂ© du sous-secrĂ©taire dâĂtat aux Postes et TĂ©lĂ©graphes sur la proposition du directeur de lâexploitation tĂ©lĂ©graphique » ; le texte dâapplication aux chemins de fer de lâĂtat figure dans le mĂȘme numĂ©ro du Journal officiel du 9 mars 1911, p. 1873, mais, diffĂ©rence de statut, dans la rubrique informations » de la partie non administrative du ; le texte fait Ă©tat de la nouvelle loi et annonce que Ă partir de cette mĂȘme date la diffĂ©rence de cinq minutes qui existe entre les horloges intĂ©rieures et extĂ©rieures des gares sera supprimĂ©e [...] les horloges extĂ©rieures seront retardĂ©es de neuf minutes et les horloges intĂ©rieures de quatre minutes ». Les chemins de fer affectent dâignorer les durĂ©es plus courtes que la minute. 41Lâheure lĂ©gale de la France Ă©tait presque identique Ă celle de nos voisins ; il sâen fallait de quelques centiĂšmes de seconde, nĂ©gligeables pour la vie courante et pour les horaires des trains. Cela a durĂ© jusquâĂ la loi de 1977 qui dĂ©finit lâheure lĂ©gale dâaprĂšs lâheure UTC ». La loi française nâa jamais mentionnĂ© le nom dĂ©testĂ© de Greenwich. Lâhonneur national est sauf, et les responsables des chemins de fer ont obtenu lâunification de la notation du temps. 24 heures ? ou 12 et 12 ? 42Une autre question de temps » intĂ©ressait directement les chemins de fer. La tradition Ă©tait de compter jusquâĂ 12 les 12 heures avant midi ainsi que les 12 heures aprĂšs midi. Les administrations françaises disaient du matin » et du soir » ; les tĂ©lĂ©grammes, en France, portaient, aprĂšs lâheure du dĂ©part, la lettre M matin ou S soir, et de mĂȘme les cachets postaux. Les anglophones disent ante ou post meridiem, ce quâils abrĂšgent en » ou », sans toujours savoir quels sont les mots ainsi raccourcis. Il y a lĂ une petite complication pour la vie courante et pour les communications. Câest le royaume de Sardaigne qui fut le premier, en 1859, a imposer, dans les tĂ©lĂ©grammes, un dĂ©compte en une sĂ©rie unique de 24 heures. Pour les chemins de fer, lâindication des deux sortes dâheures, dâavant et dâaprĂšs midi, Ă©tait matĂ©rialisĂ©e de maniĂšre variĂ©e selon les guides horaires par exemple par des caractĂšres diffĂ©rents, mais les confusions Ă©taient possibles. 18 - L. Scolari et Giuseppe Rocca, ExposĂ© de la question du cadran de 24 heures article XV de la ci ... 43La confĂ©rence de Washington de 1884 avait recommandĂ© que lâheure universelle soit comptĂ©e de 0 Ă 24. Cela concernait les gens de sciences. Ce nâĂ©tait pas dans les habitudes du public. La question se posait pour les chemins de fer. Or si le citoyen continuait Ă toujours lire et Ă©noncer les heures jusquâĂ 12, pouvait-on lui demander de comprendre de maniĂšre immĂ©diate des indications de 12 Ă 24 ? La premiĂšre objection provient, suivant Rocca, de lâantipathie prononcĂ©e du public pour toute nouveautĂ© qui vient froisser ses habitudes et dĂ©truire ses prĂ©jugĂ©s. Câest lĂ quâon doit trouver la cause des difficultĂ©s rencontrĂ©es par toutes les rĂ©formes ». On sait en effet quâil est particuliĂšrement difficile de sâadapter Ă un nouveau systĂšme dâunitĂ©s, de dĂ©comptes, et pas seulement en matiĂšre monĂ©taire. Rocca, rappelle dâaprĂšs Houzeau quâil fallut plusieurs siĂšcles pour arriver Ă lâuniformitĂ© des heures diurnes et nocturnes, plus dâun demi-siĂšcle pour la gĂ©nĂ©ralisation de lâusage du temps moyen prĂ©conisĂ© par GenĂšve en 1780. Les dĂ©bats se sont dĂ©roulĂ©s sur un ton paisible, sans polĂ©mique. Est-il possible que la nouvelle notation soit comprise du public, si elle nâest pas dâabord Ă©tendue Ă la vie ordinaire ? Il faudrait contraindre les usagers, quand ils consultent les horaires, Ă faire une opĂ©ration arithmĂ©tique pour se rendre compte de lâĂ©quivalence des heures. Et Rocca de dire que celui qui est capable de dĂ©chiffrer un horaire des trains donne dĂ©jĂ la preuve dâune intelligence supĂ©rieure Ă celle qui est nĂ©cessaire pour faire mentalement une soustraction moins douze »18. 44Robertson, de lâEast Indian Railway, insiste sur le fait quâaux Indes anglaises, on a adoptĂ© la nouvelle notation sans que cela nâait apportĂ© aucune perturbation, ni auprĂšs des Anglais arrivant aux Indes et y trouvant un systĂšme nouveau pour eux, ni pour les autochtones, voyageurs ou employĂ©s. Il est clair, dit-il, quâun homme qui ne serait pas capable de supputer le rĂ©sultat de 2 fois 12, ne serait pas apte au service du chemin de fer ». Il ajoute que celui qui dirait que le pays au nom duquel il parlerait ne parviendrait pas Ă adopter les 24 heures, attribuerait Ă ses compatriotes une intelligence infĂ©rieure Ă celle des indigĂšnes des Indes orientales. Quant Ă lâopportunitĂ© du systĂšme, Robertson admettait quâil nâest pas indispensable dâinviter quelquâun Ă dĂźner Ă 20 heures » parce que pour une invitation Ă dĂźner, 8 heures du soir » ne peut pas ĂȘtre confondu avec 8 heures du matin ». Cependant un ingĂ©nieur anglais lui a dit avoir manquĂ© un train parce quâil avait confondu 7 heures du matin avec 7 heures du soir. 45Il se posait aussi la question du cadran lui-mĂȘme des horloges ; nos cadrans Ă©taient et sont encore divisĂ©s en 12 et non en 24. On a envisagĂ© une irrĂ©aliste modification technique, en construisant des horloges dont la petite aiguille faisait un tour par 24 heures, mais les nombres, trop rapprochĂ©s, Ă©taient peu lisibles. Il Ă©tait plus simple dâinscrire sur le cadran deux sĂ©ries de nombres, lâune allant jusquâĂ 12 et lâautre de 12 Ă 24. Quant aux sonneries, pour Ă©viter le comptage fastidieux des 24 coups de minuit, on a proposĂ© de faire sonner successivement le premier chiffre puis le second ; 2+4 » signifierait 24 », mais comment reprĂ©senter le zĂ©ro ? Finalement, toutes les horloges sont restĂ©es au systĂšme 12 », pour les cadrans comme pour les sonneries. 46Une autre objection Ă©tait soulevĂ©e contre le systĂšme 24 », câĂ©tait la prononciation du nom des heures toutes les heures post meridiem se trouvent dotĂ©es de noms plus longs que les heures ante meridiem. Câest un vrai inconvĂ©nient, partiellement compensĂ© par la suppression de la mention matin ou soir, rĂ©alisĂ©e en France dans les indicateurs de 1913. La dĂ©cimalisation du temps et les problĂšmes de minutes 47Adapter la mesure du temps au systĂšme dĂ©cimal est une idĂ©e qui apparaĂźt de temps en temps. La Convention nationale avait dĂ©cidĂ© en 1793 de diviser le jour en 10 heures au lieu de 24, divisĂ©es en 100 minutes de 100 secondes. Le systĂšme a fait long feu. Actuellement, seuls les chronobiologistes, peut-ĂȘtre, notent les fractions de jour en chiffres dĂ©cimaux aprĂšs la virgule. Câest pourtant de maniĂšre tout Ă fait banale quâon divise la seconde de temps en dixiĂšmes, centiĂšmes, etc., de seconde. 19 - C. J. Van Mierlo, Lâheure dĂ©cimale, comparaison des divers systĂšmes proposĂ©s », Bulletin de la ... 20 - Giuseppe Rocca, Lâheure dĂ©cimale, le mĂ©ridien initial et les fuseaux horaires », Bulletin de la ... 48Une autre forme de dĂ©cimalisation a Ă©tĂ© proposĂ©e en septembre 1897, qui pouvait concerner les chemins de fer. Une commission a Ă©tĂ© constituĂ©e Ă lâinitiative du ministĂšre français de lâInstruction publique, pour Ă©tudier la dĂ©cimalisation du temps et de la circonfĂ©rence. On a envisagĂ© de faire commencer le systĂšme Ă partir de notre heure duodĂ©cimale actuelle, qui serait divisĂ©e en 100 minutes de 100 secondes19. DâaprĂšs Giuseppe Rocca cela aurait un certain intĂ©rĂȘt pour les chemins de fer, en facilitant les calculs de durĂ©e des parcours, de vitesse des trains, etc. Un autre avantage serait de faire des minutes » plus courtes, qui dureraient seulement 36 de nos secondes habituelles, sexagĂ©simales les horaires des trains Ă©tant Ă©tablis en nombres entiers de minutes, cela donnerait plus de souplesse au choix de la durĂ©e des arrĂȘts. Mais il faudrait refaire les mĂ©canismes des horloges et des montres, et dâautre part les cadrans seraient dâune lecture plus difficile. Rocca concluait que les chemins de fer ne sâopposeraient pas Ă cette rĂ©forme, mais quâils lâaccepteraient sans aucun enthousiasme20. 49Une unitĂ© de temps se rapproche parfois de la minute ; câest lâinstant », dont la durĂ©e, brĂšve, dĂ©pend du contexte. Dans les annonces orales des trains, lorsque le prochain arrĂȘt est prĂ©vu pour dans quelques instants », il sâagit de deux ou trois minutes ; si nous supposons quâici quelques » signifie quatre ou cinq », on peut estimer que lâinstant » de la SNCF dure Ă peu prĂšs une bonne demi-minute... Conclusion 50La mesure du temps est fondamentalement lâaffaire des astronomes ; la vie en sociĂ©tĂ© a conduit Ă officialiser la compartimentation du temps, telle que nous la connaissons. Mais ce sont les communications rapides qui ont conduit Ă normaliser, Ă unifier, notre repĂ©rage dans le temps, et finalement Ă faire intervenir la loi dans la rĂ©gulation temporelle de la sociĂ©tĂ©. 51Lâheure UTC, les horloges Ă affichage numĂ©rique, etc., reprĂ©sentent des aspects du progrĂšs scientifique et technique, mais cela ne doit pas faire oublier que les fuseaux horaires, notre heure lĂ©gale, le dĂ©compte des 24 heures, nous les devons essentiellement aux chemins de fer.
.